AU JOUR LE JOUR 4 Biennale d’art contemporain

La Biennale d’Art Contemporain à la Galerie Espace Liberté à CREST est une éphéméride d’art. Il y a 366 jours dans l’année, donc 366 œuvres à réaliser.
31 artistes ont reçu une date par mois tirée au sort le 7 Novembre 2020.
Puis, sur une période d’un an, ils ont réalisé des œuvres en s’inspirant de ces dates, avec ou sans référence à une année.
Leur démarche artistique est retracée dans un Leporello consultable sur place.
Les œuvres entrent dans un format de 20 x 20 cm. L’accrochage est chronologique sur un bandeau de 100 mètres.
Toutes les œuvres sont vendues au prix unique de 100 euros.

Du 20 novembre au 23 décembre 2021 – Finissage: 23 Décembre à 17h (Tirage festif des tableaux gagnés)

 

MES DOUZE DATES

La préparation de l’exposition Au Jour Le Jour… … a été le fil rouge qui m’a re-connectée à ma vie d’artiste mise à mal par les évènement extérieurs – errance dans le dédale des jours identiques des confinements successifs – étant enfermée et privée de contacts humains, j’ai cherché à l’intérieur. Le sujet que j’ai fini par choisir pour illustrer mes dates vient du fond de moi-même. J’ai trouvé de quoi relier ma vie personnelle et cette exposition. Je me suis appuyée sur cette période particulière et le fil tortueux et douloureux de ma vie de mère. Ils en sont sont le ferment. Ce fil rouge relie les jours au jours, pour raccrocher les morceaux de vie.Fil rouge pour coudre, relier, tisser, rapiécer les jours amochés, blessés, gâchés… Fil qui va retisser des liens avec les autres, car ils ont été compromis de part notre isolement dans nos prisons modernes. Chacun de nous a sa blessure : j’ai la mienne – Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne, sans cesse renouvelée sous la lettre au papier jaunissant – Et l’on peut y voir encore des larmes et du sang ! Dans mes recherches antérieures issues de mon sujet de diplôme des Beaux Arts, j’utilisais déjà le rouge, la couture, les empreintes de tarlatane et la gaze. J’ai utilisé ces éléments à plusieurs reprises au cours de ma vie à chaque fois qu’il fallait exprimer une souffrance. Belle façon de l’expulser par la pratique artistique et l’introspection. Transcender… Sublimer… Le rouge fait écho à la couleur du sang, la gaze aux pansements, la couture aux sutures, j’ai donc tout naturellement repris ces éléments. Rien ne pouvait autant s’imposer à moi. J’ai opté pour l’utilisation du brou de noix (qui ramène à la terre) et de l’encre rouge pour mes fonds, des morceaux de gravures découpées et cousues, des papiers peints, des fragments de lettres anciennes, des perles de bois et de verre, des baguettes de bois, des tout petits rouleaux de papier et de gaze et du fil rouge, cela va de soi ! Qui dit fil dit couture… Qui dit coudre dit assembler des morceaux, attacher, suturer, réparer, repriser, raccommoder, rafistoler, remettre en bon état ce qui a été endommagé, abimé, effacer partiellement les cicatrices, remédier… L’art de coudre est un processus de réparation émotionnel (Louise Bourgeois)