Graveur de formation, éprise de graphisme, puis peintre par amour de la couleur, enfin sculpteur céramiste passionnée par la matière-terre, Anne Poupard offre depuis 1976 un grand registre de styles autant par les techniques employées que par ses sujets, (paysages, portraits, abstraction) Connue pour ses aquarelles dans les années 80, Anne à évolué lentement vers la peinture à l’huile, puis vers la céramique, revenant progressivement vers des gestes ancestraux et des techniques plus primitives. La terre source, origine, matière mère, première.

Depuis son arrivée en Drôme provençale, elle retrouvé sa presse en taille douce et réalise aujourd’hui des gravures expérimentales et des livres uniques.
Anne oriente plus particulièrement son attention sur le matériau papier qui ouvre des possibles innombrables. Du dessin à la gravure, du collage au livre d’artiste.

Elle a fait ses études aux Beaux Arts de Marseille, diplômée depuis 1976, elle n’a cessé de transmettre mais aussi de chercher comment traduire l’indicible par le biais de l’œuvre d’art qui donne accès à l’absolu en ouvrant la voie aux questionnements de l’esprit. Saisir la matière, la palper, la mettre en forme, cette forme qui vient de l’intérieur, de la mémoire, du vécu. Le miracle se produit quand la technique s’accorde aux exigences de l’esprit.
Une carrière consacrée à l’enseignement des arts plastiques et toute une vie de pratique artistique.

Au fil du temps vous pouvez suivre les évènements, ainsi que son travail. Pour suivre l’actualité de ses activités au sein de l’association Casacouleur, veuillez cliquer sur le lien suivant : http://www.casacouleur.fr

UNPEU D’HISTOIRE

Née le Ier mars 1951 à Valence , Drôme

1970-1076  Études plastiques section gravure en taille douce.

1980-1981  Spécialité : Peinture, copie, restauration d’objets d’art.

Diplômée de l’école des Beaux Arts de Marseille.

Trente cinq ans de transmission des arts plastiques (dessin, peinture, gravure, et aujourd’hui céramique).

Enseignement des arts plastiques dans l’académie de Grenoble en qualité de maîtresse auxiliaire en lycées et collèges et intervenante en arts plastiques dans les collèges et écoles primaires

Création d’un atelier d’arts plastiques agréé Jeunesse et Sports nommé Empreinte à Valence

Création et direction d’un organisme de formation en arts appliqués conventionné par la DDTEFP et le Conseil Régional.

Animation de nombreux stages d’arts plastiques, de stages d’aquarelle et de dessin (dont une douzaine au Château de Grignan), de stages de gravure à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon.

Organisation de nombreuses manifestations et d’expositions dans le but de promouvoir l’art et les jeunes artistes dont “Reg’arts multiples” et “Au fil des artistes” en partenariat avec l’IUT de Valence.

Réalisation de plaquettes, invitations, cartes institutionnelles, logos, identité visuelle, pochettes de CD, cartes postales, posters, affiches dont celle du festival du cinéma espagnol et latino-américain de Valence depuis 2000.

Il ne serait pas convenable que mon travail soit mis en avant, sans que je fasse un place de choix à mon Maître, professeur et Ami, Gérard Bayle. Vous pouvez chercher Gérard Bayle sur Internet, mis à part une exposition collective au Prieuré de Manthes ( Drôme des collines) en 1987, vous ne trouverez rien sur lui. Cette erreur est enfin réparée car par par le biais des moteurs de recherche qui viennent régulièrement visiter mon site, ceux qui le cherchent le trouveront et ceux qui ne le cherchent pas, le découvriront. C’est un personnage qu’il serait dommage de laisser partir dans l’oubli. Second prix de Rome en 1947, Conservateur du Musée des Beaux Arts de Cambrai, 1952/1962. Ancien directeur et professeur de graphisme et de peinture, d’histoire de l’art et des civilisations, de restauration de tableaux à l’école des Beaux Arts de Valence depuis 1962. Gérard Bayle animait aussi des conférences autour du symbole dans les oeuvres d’Art. Très jeune, je suis allée aux Beaux Arts, dès 6 ou 7 ans. J’ai suivi les cours de Lucette Basset, (la femme aux cheveux rouges bien connue des bambins apprentis artistes valentinois), de Odile Bayle, et de Gérard Bayle (à plusieurs reprises, adolescente, puis adulte). Je dois tout à mon Maître, le sens du beau, la technique du dessin et de la peinture, le goût des choses bien faites, mais aussi et surtout, le sens du sacré. Gérard était un homme sensible, aimant ses élèves, rigoureux et généreux, modeste, il avait une bibliothèque entière dans sa tête. Une érudition exceptionnelle qu’il faisait partager dans ses cours et ses conférences. Profondément croyant, il était allé à l’essence des choses, et tentait de le transmettre dans ses peintures.

Il nous a quitté en 2000.

Son ami Claude Gaillard à qui j’emprunte les mots suivants a su définir sa peinture en ces termes : «…Gérard Bayle a toujours refusé un art religieux au profit de l’art sacré,… Au sens large, tout est religieux puisqu’il tend à «re-lier», mais le terme art «religieux» s’est depuis le Romantisme, chargé d’un sens de plus en plus précis, dont l’aboutissement est l’art dit «pompier», théâtral, moraliste, sentimental, sensuel, qui se contente du réel, alors que l’art «sacré» questionne, révèle, trouble, inquiète, recherche l’harmonie avec le cosmos, tend vers le surnaturel. Gérard Bayle prend parfois ses thèmes dans la tradition alchimique; plus souvent dans les Écritures, source inépuisable de découvertes, coffre à trésor dont Dieu seul connaît le fond. Il ne s’écarte jamais de son objet mais, confondant en un seul acte la la méditation et le geste de peindre, il en multiplie les harmoniques en une quête sans limite. C’est ainsi qu’il rencontre naturellement son style, et peint en disant : «qu’importe si ce que je peins est hermétique, si cela allume quelque chose en toi».» Texte de Claude Gagnard issu du catalogue de l’exposition « En hommage à Gérard Bayle » dans l’église de Léoncel (25) en 2005

Gérard a allumé ce «quelque chose» en moi qui n’a cessé de grandir, la compassion, l’amour, la conscience. Je le remercie de tout mon coeur, son amitié et son enseignement m’ont été précieux, et dans ma vie ils brûlent encore comme un feu de joie, comme chantait Georges Je vous offre un diaporama de ses œuvres que j’ai photographiées avec sa permission lors de ses trop peu nombreuses expositions.

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A PROPOS DE L’ŒUVRE D’ART :

Je pense qu’on a rien inventé. Tout était là. Depuis, on a fait que parfaire des techniques. “Claude Viallat”.

Sachez que je n’invente rien, je le redécouvre. Parler de soi, quand nous sommes artistes plasticiens, n’est pas facile, l’œuvre parle à notre place, souvent il nous manque les mots….   Mon travail est lent à élaborer, il se peut parfois qu’une série mette deux ans avant qu’il n’y ait le déclic qui donne enfin un sens à l’œuvre et qui ne soit pas seulement une projection de mon petit ego. Ou bien il me vient d’un coup une foule de données et d’envies et je “sors” ce que j’attrape avec ferveur sans relâche jusqu’à ce que la “veine” soit épuisée.

Ma peinture se renouvelle et évolue sans cesse, touche à tout, je ne peux la réduire dans une forme ou une autre. Il m’est toujours nécessaire de passer d’une technique à une autre par exemple : La peinture à l’huile, à l’eau, le dessin, la photo, le graphisme sur ordinateur, la gravure, ainsi que la sculpture céramique. Je passe d’un mode à un autre, figuratif, abstrait, selon mes sujets et mes préoccupations plastiques.

J’ai eu tout au long de ma vie l’occasion d’expérimenter ces diverses approches, trouvant ici ou là, des pistes de travail que j’explore. J’oriente actuellement mes recherches sur et avec le matériau papier qui ouvre des possibilités innombrables, du dessin à la gravure, des encres de chine à l’acrylique, du collage au livre d’artiste.

J’ai consacré  les deux tiers de ma vie à enseigner, aujourd’hui, j’ai enfin le temps d’approfondir ces richesses techniques acquises, le temps aussi de chercher en moi ce que la vie m’a laissé en héritage pour y puiser mon inspiration.

L’OEUVRE D’ART

Quel harpon lancer qui tende jamais un filin entre ces deux inconnaissables, l’UN et l’INFINI ? Il existe pourtant, c’est l’œuvre d’Art. Elle est nous, lisiblement, Elle est ce qui n’est pas nous, visiblement.

L’œuvre d’Art donne accès à l’absolu. L’œuvre d’Art est un pont, une porte. Elle saisit l’insaisissable, fixe le fugitif, le concrétise dans la matière transformée pour devenir une inquantifiable parcelle d’INFINI.

Peintre-artisan, ton geste sacré permet de faire passer ce mince filet de lumière qui parle de l’INFINI.

L’œuvre parle de ce qui relie. Ce qui relie les autres aux artistes, qui relie aussi tous les autres ensemble, comme une connivence. Une communication hors parole, seulement celle du cœur, qui relie aussi à tout ce qui est de l’ordre du sacré, des archétypes, et du Divin qui est en nous, même si nous ne le savons pas.

Mon devoir de peintre-artisan est d’être à l’écoute de cet infini et de le transmettre. À l’écoute de moi que je dois découvrir chaque jour avec peine.

Peindre c’est méditer, s’interroger, jouer avec les couleurs, la lumière, et faire passer une émotion. Peindre est une expérience. Je ne sais jamais où me conduit ce que j’esquisse sur la toile. Le sujet m’emporte et je laisse mon intuition me guider. Peindre pour saisir la matière, la palper, la mettre en forme. Et la forme vient de l’intérieur, de la mémoire, du vécu. Peindre c’est ouvrir la voie aux questionnements de l’esprit. Et le miracle se produit quand la technique s’accorde aux exigences de l’esprit.

L’IMAGE, UNIQUE, INSCRITE DANS UN TOUT…

Je tiens à ce que mes tableaux aient une présence, qu’ils magnifient l’espace, qu’ils apportent une sensation de bien-être dans le cœur. Un détail inattendu, une forme, une vibration particulière de la couleur soutiennent cette quête de transgression de la frontière subjective entre la représentation figurative et l’enveloppe abstraite. De la fusion des deux genres, naissent, explosent les émotions que j’ai cherché à faire transparaître.

Par ailleurs, je vais de plus en plus rechercher le fondement d’un habillage abstrait, source de liberté gestuelle et plus sujet aux symboles.

Ma démarche embrasse le monde initiatique du rêve, de l’âme, de la sensualité et de la sensibilité à travers ma nature profondément féminine, curieuse et mystérieuse.

Telle cette vielle femme qui marche dans la neige et le froid pour rejoindre sa maison, une démarche artistique s’élabore avec le temps, par les temps de jachères comme de moisson, il ne faut pas avoir peur des difficultés, des doutes, des questionnements. La route est longue pour atteindre la maturité. Les choses arrivent quand on ne s’y attend pas.

Artistes et femmes nous sommes le réceptacle, la coupe prête à recevoir ce qui vient. Patience et humilité, persévérance et confiance, sont l’humus pour accueillir cette graine de sacré, que nous avons le devoir de protéger en notre sein, afin qu’elle s’éveille et prenne vie pour naître à la lumière.

Il nous incombe de veiller : Que ce qui nous a été donné soit bon pour les hommes et les femmes, qu’ils s’en nourrissent pour percevoir et ressentir la joie.

Anne Poupard