Il ne serait pas convenable que mon travail soit mis en avant, sans que je fasse un place de choix à mon Maître, professeur et Ami, Gérard Bayle. Vous pouvez chercher Gérard Bayle sur Internet, mis à part une exposition collective au Prieuré de Manthes ( Drôme des collines) en 1987, vous ne trouverez rien sur lui. Cette erreur est enfin réparée car par par le biais des moteurs de recherche qui viennent régulièrement visiter mon site, ceux qui le cherchent le trouveront et ceux qui ne le cherchent pas, le découvriront. C’est un personnage qu’il serait dommage de laisser partir dans l’oubli. Second prix de Rome en 1947, Conservateur du Musée des Beaux Arts de Cambrai, 1952/1962. Ancien directeur et professeur de graphisme et de peinture, d’histoire de l’art et des civilisations, de restauration de tableaux à l’école des Beaux Arts de Valence depuis 1962. Gérard Bayle animait aussi des conférences autour du symbole dans les oeuvres d’Art. Très jeune, je suis allée aux Beaux Arts, dès 6 ou 7 ans. J’ai suivi les cours de Lucette Basset, (la femme aux cheveux rouges bien connue des bambins apprentis artistes valentinois), de Odile Bayle, et de Gérard Bayle (à plusieurs reprises, adolescente, puis adulte). Je dois tout à mon Maître, le sens du beau, la technique du dessin et de la peinture, le goût des choses bien faites, mais aussi et surtout, le sens du sacré. Gérard était un homme sensible, aimant ses élèves, rigoureux et généreux, modeste, il avait une bibliothèque entière dans sa tête. Une érudition exceptionnelle qu’il faisait partager dans ses cours et ses conférences. Profondément croyant, il était allé à l’essence des choses, et tentait de le transmettre dans ses peintures.
Il nous a quitté en 2000.
Son ami Claude Gaillard à qui j’emprunte les mots suivants a su définir sa peinture en ces termes : «…Gérard Bayle a toujours refusé un art religieux au profit de l’art sacré,… Au sens large, tout est religieux puisqu’il tend à «re-lier», mais le terme art «religieux» s’est depuis le Romantisme, chargé d’un sens de plus en plus précis, dont l’aboutissement est l’art dit «pompier», théâtral, moraliste, sentimental, sensuel, qui se contente du réel, alors que l’art «sacré» questionne, révèle, trouble, inquiète, recherche l’harmonie avec le cosmos, tend vers le surnaturel. Gérard Bayle prend parfois ses thèmes dans la tradition alchimique; plus souvent dans les Écritures, source inépuisable de découvertes, coffre à trésor dont Dieu seul connaît le fond. Il ne s’écarte jamais de son objet mais, confondant en un seul acte la la méditation et le geste de peindre, il en multiplie les harmoniques en une quête sans limite. C’est ainsi qu’il rencontre naturellement son style, et peint en disant : «qu’importe si ce que je peins est hermétique, si cela allume quelque chose en toi».» Texte de Claude Gagnard issu du catalogue de l’exposition « En hommage à Gérard Bayle » dans l’église de Léoncel (25) en 2005
Gérard a allumé ce «quelque chose» en moi qui n’a cessé de grandir, la compassion, l’amour, la conscience. Je le remercie de tout mon coeur, son amitié et son enseignement m’ont été précieux, et dans ma vie ils brûlent encore comme un feu de joie, comme chantait Georges Je vous offre un diaporama de ses œuvres que j’ai photographiées avec sa permission lors de ses trop peu nombreuses expositions.